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Composante 1 : Renforcer la gouvernance collective

Il s'agit tout d'abord d'améliorer la gouvernance collective et participative des communautés riveraines du PNK dans la zone de Sebitoli et dans les 6 villages ciblés, ainsi que leur coordination avec l’UWA. Ceci est une condition nécessaire, à remplir progressivement, simultanément aux actions agroécologiques, à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, à la préservation de la biodiversité et des paysages et à la gestion durable des ressources naturelles. 

Voici les objectifs liés au renforcement de la gouvernance collective des communautés riveraines à Sebitoli et des institutions impliquées:

1) Mise en œuvre d’activités de renforcement de la gouvernance des communautés villageoises périphériques du parc

Des activités de recensement d’activités illégales sont menées quotidiennement par l’équipe de 3 assistants du SCP dont certains sont des braconniers repentis. Cette équipe sera mise à disposition de FoFauPopU et son efficacité renforcée afin à poursuivre la recherche l'identification et la cartographie des activités illégales de coupes de végétaux, de préparation de charbon de bois et de braconnage.

2) Renforcement de l’intérêt vis-vis du parc national et des chimpanzés

Différents ateliers de sensibilisation sont entrepris par le SCP afin que les communautés aient une connaissance plus importante de l’environnement qui les entoure : les chimpanzés, la faune et la flore sauvage et la nécessité de protéger le PNK.  Différents thèmes sont abordés, notamment le risque des intrants chimiques sur la santé des humains et sur l’environnement ou  la pollution des usagers de la route aux bordures du parc. Sont aussi organisées des activités de découverte du PNK pour les enfants des villages voisins avec la participation de l’UWA, pour leur faire prendre contact avec leur environnement proche et les enjeux de sa préservation. Enfin, en coordination avec les Wildlife Clubs of Uganda, une équipe de 3 locaux du SCP met en œuvre des animations de nature différente pour sensibiliser les communautés et les ouvriers des sociétés de thé sur les impacts du braconnage.

3) Renforcement de l'efficacité des services environnement/social du sous-comté

L’URDT  développe une approche systémique pour créer des connexions solides entre les sous-comités et les communautés. Cette méthode, très proche de celle de Kinomé – et que Kinomé aidera à renforcer, permettra de consolider le tissu social local et de créer la base relationnelle des activités de développement permettant d’impliquer progressivement les communautés dans la conservation du PNK.

4) Création et accompagnement de comités environnementaux et sociaux de 6 villages 

L’URDT évalue les besoins des communautés en termes de gouvernance, et d’esprit collectif, préalable au montage et à la gestion de projets collectifs participatifs autour de la mise en place de l’agriculture durable et équitable et de l’amélioration de la relation humainne-faune.  Elle se concentre sur les 6 principaux villages riverains du PNK : Sebitoli, Nyagamere, Kinyantali, Munobwa, Muguso et Nyakabingo.  Des « responsables environnement-social » seront formés pour chacun des six villages riverains en charge de groupements comprenant en particulier des braconniers repentis, en s’appuyant sur les leaders communautaires. Leur rôle sera de constituer les points focaux pour les relations avec les membres du sous-comté, de l’UWA et les autres parties prenantes. Ils constituent des comités environnementaux des villages qui portent les problématiques particulières du projet : réduction des conflits homme-faune, développement d’activités agricoles durables, peu polluantes et génératrices de revenus, valorisation des filières locales le tout dans un souci de respect des lois coutumières, nationales et internationales.

5) Renforcement de la coordination des actions en périphérie du PNK avec l’UWA

Il est nécessaire de renforcer la coordination et la connaissance mutuelle des communautés et de l’UWA. La réalité quotidienne de chacune des parties, les difficultés et les réussites sont partagées avec des partenaires. La communication est facilitée, à l’aide du comité de surveillance (constitué de villageois), particulièrement en ce qui concerne l’appel à l’aide des communautés en cas d’intrusion des éléphants et des autres animaux sur leurs cultures. Ces rencontres sont potentiellement le moyen de mettre en place des accords entre les communautés et l’UWA mais aussi le moyen de développer avec les communautés villageoises une charte environnementale et sociale basée sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité et le partage des bénéfices  issus de cette biodiversité. Dans chacun de ces échanges, l’URDT joue son rôle d’élément neutre, bienveillant et pédagogue pour faciliter le renforcement progressif de la relation et la résolution de conflits.

6) renforcement de la gouvernance des communautés villageoises du PNK avec le PCGS

L’objectif du PCGS est de construire une vision commune à tous les niveaux de gouvernance afin de faciliter la communication et la co-construction. Il est également impératif d'assurer le suivi et la pérennisation des activités en s'inscrivant comme partie prenante des actions engagées. Ainsi, deux associations villageoises portées par deux assistants du SCP ont vu récemment le jour (NCCP et SCOP) afin de mettre en place des activités alternatives au braconnage, de réduire la pression sur l'environnement et de bénéficier des services écosystémiques associés à la proximité du parc, notamment par la mise en place de clôture de ruches pour réduire les incursions des éléphants dans les champs. Pour renforcer ces synergies, le PCGS met à dispositions des moyens matériels et humains tout en s’appuyant sur les compétences, les activités et la bonne coordination des équipes ougandaises du SCP/PCGS. Ceci permet également au projet de s’inscrire dans une dynamique de recherche-action afin de fournir un cadre de travail optimal aux nouveaux membres du projet, aux doctorants, étudiants réalisant leurs travaux.