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Composante 2 : Rétablir l'harmonie entre faune et humains

Il est ensuite question de réduire les impacts négatifs de la faune sauvage sur les communautés riveraines dans la zone Nord du PNK et inversement, soit, d’une part, l’insécurité alimentaire et la pauvreté engendrées par la perte de récolte résultant des incursions, et, d’autre part, le braconnage et la pollution environnementale probablement responsables des malformations/stérilité chez le chimpanzé. 

1) Mise en œuvre d’ actions collectives pour repousser les éléphants dans la partie Nord du PNK

Dans chaque village, la gouvernance collective améliorée permettra d’appuyer la mise en place d’une lutte collective et raisonnée par les communautés locales, des « comités de surveillance collective » contre les incursions des animaux sauvages accompagnées par les autorités de gestion du PNK (UWA). Il est nécessaire de combiner plusieurs méthodes en prenant en compte la situation à une échelle spatiale et temporelle donnée. Les éléphants et les chimpanzés comprennent rapidement les stratégies mises en place par les humains et s'y adaptent, il est donc indispensable d'avoir des stratégies collectives adaptées à chaque territoire, ne relâchant pas la surveillance et les adaptant au cours du temps aux réponses des animaux. Il s’agit donc de fournir aux « comités de surveillance collective » des équipements de surveillance et de répulsions non violentes des éléphants et de primates et de réduire le sentiment d’impuissance et d’injustice des agriculteurs riverains du PNK, mais aussi leur insécurité alimentaire et leur pauvreté.Dans chaque village, la gouvernance collective améliorée permettra d’appuyer la mise en place d’une lutte collective et raisonnée par les communautés locales, des « comités de surveillance collective » contre les incursions des animaux sauvages accompagnées par les autorités de gestion du PNK (UWA). Il est nécessaire de combiner plusieurs méthodes en prenant en compte la situation à une échelle spatiale et temporelle donnée. Les éléphants et les chimpanzés comprennent rapidement les stratégies mises en place par les humains et s'y adaptent, il est donc indispensable d'avoir des stratégies collectives adaptées à chaque territoire, ne relâchant pas la surveillance et les adaptant au cours du temps aux réponses des animaux. Il s’agit donc de fournir aux « comités de surveillance collective » des équipements de surveillance et de répulsions non violentes des éléphants et de primates et de réduire le sentiment d’impuissance et d’injustice des agriculteurs riverains du PNK, mais aussi leur insécurité alimentaire et leur pauvreté.

2) Extension des clôtures de ruches pour repousser les éléphants

Les sous-comtés et le District ont déjà subventionné l'achat de ruches à une des groupements villageois fondé par un des assistants du SCP dans le cadre du programme de clôtures de ruches anti-éléphants. Le SCP a contribué et subventionné la mise en place des projets de  deux associations villageoises (SCOP et NCCP) dans deux zones à l'est et à l'ouest du parc et une étude visant à évaluer l'efficacité est en cours. Depuis 2 ans, SCP a subventionné pour ces deux associations la formation à l'apiculture et le suivi par un technicien de NARO à un rythme bimensuel. Il s’agira d’amplifier et valoriser ces actions, en déterminant les sites où cette expérience pourrait être répliquée. Ces projets ne pourront fonctionner correctement que lorsque les insecticides ne seront plus utilisés à proximité des ruches et donc des champs à protéger.  Parallèlement à ces installations, des sessions de sensibilisation et de formation sont organisées par NARO en collaboration avec SCP/ PCGS visant la mise en place des ruches et l’apiculture ainsi que des formations  de construction de ruches kenyanes et de fabrication d’équipements d’apiculture.

3) Identification des cultures biologiques non appétentes pour la faune sauvage dans une logique de réduction des conflits hommes-animaux

Un rapport présentant différentes espèces non appétantes pour la faune sauvage et pouvant être cultivées en agro écologie en bordure du PNK sera produit par l'Institut de recherche local (Rwebitaba) de NARO. Kahangi Estate apportera également son soutien pour le choix des filières à privilégier en fonction de l’expérience de terrain de plus de 15 ans. Ce bilan sera le résultat des analyses réalisées en périphérie immédiate du PNK et de leurs recherches propres effectuées à la station sur l'amélioration des rendements, tenant compte des conditions pédoclimatiques, des pratiques agricoles actuelles, de la fréquence des incursions des animaux… L’objectif est de proposer des cultures pouvant constituer une zone tampon non attirante pour la faune sauvage entre le PNK et les cultures villageoises tout en garantissant en priorité la sécurité alimentaire des villageois et en second lieu, la commercialisation des produits.  En réalisant une cartographie participative et collective des cultures de substitution, les producteurs choisissent ensemble les cultures à mettre en place dans la zone tampon, en fonction des différentes options présentées suite au rapport, NARO et URDT co-animent cette réalisation.  Les producteurs sont soutenus techniquement et en semences par NARO et URDT pour la mise en place des cultures de substitution dans la zone tampon. 

4) Suivi de l'efficacité de nouvelles activités d'atténuation des conflits entre les humains et les animaux sauvages et de l'impact de l'exposition aux polluants chimiques sur la santé humaine et de la faune 

Différentes analyses sont mises en place afin de suivre l’efficacité du projet. Ce sont les thèses doctorales qui traduisent la dynamique de recherche-action du FoFauPopU et permettent de suivre les impacts des différentes activités entreprises et d’en tirer des enseignements pour l’action. Deux thèses du doctorat Mnhn sont financées via des bourses CIFRE entre le Muséum et deux partenaires du projet (KINOME et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme) portant sur les relations humains-éléphants et humains-chimpanzés.  Un suivi scientifique humain et social est réalisé pour comprendre la perception des acteurs (UWA, éléphants, chimpanzé, équipe du SCP,..) et l’évolution de cette perception au cours de la mise en place du projet. Dans le parc et sa périphérie, le SCP et le Mnhn mettront en place un système de surveillance de l'exposition aux pesticides des hommes et de la faune sauvage via des analyses d’échantillons d’air, d’eau et d'urines. En effet, l’analyse du dosage des pesticides responsables de  malformations faciales et de stérilité ainsi que le suivi des naissances des chimpanzés et babouins rendront compte de l’efficacité des actions menées par FoFauPopU.

5) Coordination des efforts de recherche du projet en lien avec les conflits hommes-animaux pour assurer la cohérence globale, la diffusion scientifique et la vulgarisation 

Les tâches décrites précédemment s'appuient sur le travail des équipes projet du SCP/PCGS et leur collaboration avec les acteurs locaux. PCGS assure le suivi des actions, la communication des résultats aux partenaires clé et leur diffusion auprès des médias ougandais (presse locale et nationale) et français. Dans l'objectif de développer une recherche-action, les équipes du SCP accompagnent les doctorants dans leurs activités. Les infrastructures de la station de Sebitoli permettent le travail de bureau, les réunions, le logement, les analyses. Le PCGS s'engage à mettre en œuvre tous les moyens logistiques et opérationnels du SCP pour faciliter l'ensemble des actions. En complément, afin d'évaluer l'effet des actions sur la faune sauvage, un suivi de la biodiversité est réalisé grâce au déploiement de 20 caméra-traps sur l'ensemble du territoire des chimpanzés et en bordure du parc et des champs des villageois: l'analyse des vidéos de recenser les différentes espèces présentes en fonction des saisons et localisations, le nombre d'individus, des catégories d'âge et de sexe et les mutilations observées. Ils permettront aussi de recenser les incursions des animaux dans les champs et des humains dans la forêt et le type d'activités illégales pratiquées.