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Résultats 2018

D’ici à 2024, l’objectif principal est d’installer une dynamique collective permettant a préservation de l’écosystème forestier dans la Zone Nord du Parc National de Kibale et de sa faune menacée, grâce à la réduction des conflits homme-faune et à l’amorçage du développement des filières agricoles biologiques et non appétentes par la faune sauvage.

COMPOSANTE 1 : Renforcement de la gouvernance collective des communautés riveraines à Sebitoli et des institutions impliquées

Afin d’améliorer la gouvernance collective et participative des communautés riveraines du Parc National de Kibale dans la zone de Sebitoli et dans les 6 villages ciblés ainsi que leur coordination avec l’Uganda Wildlife Autority (UWA), différentes actions ont été mises en place:

- En septembre 2018, pendant 5 jours, John-Paul Okimat a effectué une mission en France, au  MNHN. Il a pu rencontrer l’équipe de PCGS et celle du Muséum et a reçu une formation pour son poste de coordinateur. John Paul a ensuite regagné l’Ouganda et pris ses fonctions au sein du Sebitoli Chimpanzee Project en novembre 2018. Il joue un rôle fondamental en termes de communication entre la France et l’Ouganda et pour la gestion quotidienne de l’équipe de terrain. 

- En Ouganda, à la station de recherche de Sebitoli, des activités hebdomadaires sont organisées pour les enfants des villages afin d’accroître leur intérêt vis-à-vis du parc et de la faune sauvage.

- Afin d’évaluer la gravité des problèmes rencontrés face aux dégâts occasionnés par les éléphants, des réunions ont été organisées avec les villageois  par Julie Bonnald, doctorante CIFRE-MNHN/Kinomé. Avec l’aide d’assistant de recherche du SCP, des réunions et des enquêtes ont été effectuées cinq des six villages cibles pendant sa mission de terrain, en Avril 2018. 

COMPOSANTE 2 : Rédction des impacts négatifs de la faune sauvage sur les communautés riveraines et inversement

Des formations ont été suivies avec comme objectifs de tester des méthodes innovantes et originales pour améliorer les relations humains-faune sauvage. En France, au Muséum, S. Krief (Mnhn), N. Metro et Y. Fare (Kinome) ont reçu une formation de 3 jours par un spécialiste du conflit homme-éléphant, Sebastien Lebel du CIRAD (centre de recherche en agronomie et développement). Une partie de cette formation a consisé à adapter un de leurs outils, un système de collecte de données via smartphone, sur KoboCollect, à la situation à Sebitoli. Un assistant de recherche ougandais a ensuite été formé par Sabrina Krief à KoboCollect. Il s’agit de recueillir rapidement, lors d’un entretien avec un fermier et via un smartphone, des données concernant une intrusion par un ou des éléphants sur un formulaire qui est ensuite transféré directement dans un fichier xls vers la France. Ceci permet à Julie Bonnald d’avoir les informations presque simultanément .Un assistant de recherche ougandais a ensuite été formé par Sabrina Krief à KoboCollect. 

La campagne de collecte de données sur les intrusions par les éléphants dans les parcelles cultivées des villageois a donc pu débuter et est réalisée quotidiennement depuis juillet 2018. 

La collecte de données concernant les consommations de plantes cultivées par les chimpanzés est également réalisée. Par les assistants du SCP. Ces données ont pour objectif de comprendre l’effet de la présence d’aliments domestiquesà proximité de leur territoire forestier sur le comportement des chimpanzés. Cette étude est réalisée dans le cadre de la thèse CIFRE MNHN-FNH de Chloé Couturier.

Différents éléments liés au conflit homme-faune sont enregistrés tout au long de l’année.

Faits notables pour cette année 2018, un conflit chimpanzés-villageois: un villageois aurait tué un chimpanzé (Kimchi, chimpanzé juvénile) qui menaçait ses cultures ou sa ruche (pas d’explication claire). Le même mois, une jeune chimpanzée, Digit, est percutée sur la route, gravement blessée et victime de multiples fractures au bassin et aux jambes, elle doit être euthanasiée 15 jours plus tard, malgré la surveillance quotidienne et les efforts du SCP. 

Le nombre de pièges retirés par PCGS dans la zone de Sebitoli était de 212 en 2017 et de 156 en 2018, soit une réduction de 27% du nombre de pièges. Ces pièges ont pour objectif  de capturer les animaux sauvages pour les consommer. Ils ont causé la mort ou des blessures très sévères à près de 30% des chimpanzés de Sebitoli.

Malgré le retrait de la plupart des pièges, encore de nombreux éléphants (observés par le biais de caméra à. Détection de présence : sur 19 clips, des éléphants ayant la trompe sectionnée) et chimpanzés ont été blessés. Ces cameras se déclenche automatiquement lorsqu’un mouvement est détecté par capteur de mouvement ou d'un capteur infrarouge. 

Le projet de suivi par caméra a dû être interrompu suite à des vols de caméras traps. En 2018, 6 caméras traps ont été volées contre 3 en 2017. 

COMPOSANTE 3 : Valorisation de la production biologique et du commerce équitable

De manière à valoriser la production biologique et le commerce équitable sur les cultures existantes en bordure du PNK dans la zone de Sebitoli et initier le développement de nouvelles filières, les équipes du PCGS sensibilisent les communautés riveraines sur les méfaits de l’utilisation des produits phytosanitaires. 

Les équipes se basent sur les premiers résultats de la campagne d’évaluation de la pollution par les produits phytosanitaires et de leurs effets perturbateurs endocriniens, lancée en août 2018. L’analyse est réalisée dans trois rivières et un marécage de la zone.